Covid-19 et violences conjugales liées au confinement

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Face au confinement, les violences conjugales ont augmenté.

En cas de danger ou de violences appelez le 3919

Coronavirus, confinement covid-19 et violences conjugales. Voici un cocktail qui devient explosif.

Depuis le 16 mars 2020, une série d’actions législatives, destinées à réglementer les déplacements dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus covid-19 ont été promulgué (décrets n° 2020-260 du 16 mars 2020, loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence sanitaire, le décret n° 2020-293 du 23 mars 2020)

Il n’est pas question ici de discuter de l’efficacité de ces décisions face à l’épidémie de covid-19, mais de leurs 1ères répercussions sur la vie des familles.

En effet, le confinement lié au covid-19, a permis de faire un constat accablant. Les violences conjugales sont une recrudescence.

Selon les derniers rapports de gendarmerie, les violences déclarés ont augmenté de 32 %. De son côté, les services de la préfecture de paris, les violences ont augmenté de près de 36 %. Ces chiffres ont également été relayés par le ministère de l’intérieur.

Mais quelle est la raison de cette augmentation des violences conjugales ?

Le huis clos du confinement est bien évidemment l’un des facteurs déclenchant de la recrudescence des violences conjugales.

Ce qui est le plus inquiétant, c’est l’ensemble des victimes qui n’ont pas accès à des déclarations ou qui n’osent pas aller dans les services de secours.

En effet, le confinement lié au covid-19 n’est pas étranger à cette situation.

De plus, le confinement instauré, les déclarations et les signalements sont moins faciles à réaliser.

Les chiffres de violence conjugales sont très certainement minimisés.

Il ne faut pas oublier les enfants qui sont témoins de ce type de violence voire victime eux-mêmes de violences directes.

Les professionnels tentent de se mobiliser par le maintien de télétravail ou de réception téléphonique.

Fuir des violences est un droit. Les alerter est un devoir.

Les règles du confinement ne sont pas applicables lorsqu’on essaye de se protéger et de protéger les siens.

La mise en place d’un dispositif d’alerte pour les violences conjugales pendant la crise covid-19

La police et la gendarmerie restent bien évidemment mobilisées pour une protection immédiate.

Le ministre de l’intérieur a annoncé la mise en place d’un processus d’alerte pour les femmes victimes en se rendant dans les pharmacies. Ceci fait suite au 5ème plan anti violence contre les femmes.

Les établissements seront alors le relais avec les forces de l’ordre.

La hausse est très inquiétante pour ne pas envisager de réagir immédiatement.

Les associations des femmes victimes tire la sonnette d’alarme.

Les situations s’aggravent et la cohabitation ininterrompue accentue le cycle de violence. Les femmes et les enfants subissent un climat perpétuel de pression.

Les associations lancent d’ores et déjà des appels aux dons pour anticiper la précarité économique des femmes qui seront contraintes de quitter leur domicile.

Il est incontestable que des surcoûts seront engendrés et que la ligne d’écoute nationale 39 19 risque d’être saturée.

L’essai des centres d’éloignement pour lutter contre les violences conjugales pendant le coronavirus

En la matière, depuis le grenelle sur les violences conjugales, le premier ministre avait pris des engagements. Il avait notamment été suggéré la création de structures de prise en charge des auteurs.

C’est ainsi que depuis le mois de janvier 2020, des centres spécialisés d’éloignement des auteurs sont mises en place afin d’éloigner les auteurs du domicile conjugal.

Ils sont également à disposition avec un psychologue.

Des éducateurs aident à la mise en place de démarches socioprofessionnelles et médicales.

Il est à espérer que les moyennes seront suffisantes afin de coordonner ses centres qui en sont encore au début.

L’analyse psychologique et psychiatrique des auteurs, une mesures pour lutter contre les violences conjugales pendant le coronavirus

Depuis le mois de janvier 2020, est à l’essai dans 9 juridictions de région parisienne, la procédure sur comparution différé. Cette procédure s’apparente à la comparution immédiate mais permet au préalable d’avoir un avis et un rapport psychologique et psychiatrique de l’auteur.

Cette mesure évoquée lors du grenelle des violences conjugales doit permettre d’appréhender au plus juste l’état de dangerosité et de potentielle récidive de l’auteur.

Il s’agit alors de distinguer ce qui relève de son comportement habituel et de ce qui relève de sa dangerosité. En effet, les violences conjugales sont dues à la structure mentale de l’auteur mais également à sa dangerosité psychologique et psychiatrique.

Elle doit être appréhendée selon des données criminologiques.

Enrayer l’equation « Confinement + covid-19 = violences conjugales »

Ses investigations techniques dès la première mesure privative de liberté, à savoir le garde à vue, dans un délai maximum de six semaines, permettent d’éviter de nouveaux passages à l’acte.

Il s’agit pour l’équipe de psychiatres de psychologues, agissant encore à l’essai, d’analyser la personnalité et ainsi de faire ressortir ses traits les plus déviants. Ainsi sera analysé l’intensité de sa jalousie ou l’incapacité à tolérer la séparation.

L’intérêt de la procédure de comparution différée permet également d’appliquer une mesure de sûreté.

Cela passe par des placements sous surveillance ou sous bracelet avec des mesures d’éloignement avant même l’audience.

Tout cela est mis en place dans le but de protéger à la victime et de la mettre à l’abri.

En espérant que l’équation « Confinement + covid-19 = violences conjugales » soit rapidement enrayées.

En cas de danger et de violences appelez le 3919

A propos de l’auteur…

Cédrine RAYBAUD

Maître Cédrine RAYBAUD est avocat inscrite au Barreau de Tarascon et membre du Conseil de l’Ordre des Avocats. Depuis plus de 10 ans elle consacre son métier au service des familles aussi bien dans le cadre de ses fonctions d’Avocats, qu’en sa qualité de Présidente d’une association d’aide aux familles.

Avocat militant et engagé dans le droit de la famille, Me RAYBAUD met un point d’honneur a prendre le temps nécessaire pour écouter ses clients et les conseiller au mieux.